Vivre en couple s’accompagne souvent d’une question fondamentale : comment protéger au mieux son conjoint notamment en cas de décès ? Selon que l’on soit marié, pacsé ou en concubinage, la protection est variable. Longtemps, le conjoint survivant a été oublié des successions. Aujourd’hui, la loi protège le conjoint survivant. En cas de décès du conjoint, le survivant est non seulement un héritier à part entière, mais il est de plus exonéré de droits de succession.
La loi encadre le mariage tout en permettant aux époux de moduler ses règles par le choix du régime matrimonial qui leur paraît le mieux adapté à leur situation.
Un mariage implique forcément l’existence d’un régime matrimonial.
Il existe deux grandes variétés de régimes matrimoniaux :
Les différents régimes matrimoniaux et leurs principales caractéristiques
REGIMES
CARACTERISTIQUES
La communauté des biens réduite aux acquêts
Les biens acquis avant le mariage sont propriétés individuelles, ceux acquis pendant le mariage font partie de la communauté.
La séparation des biens
Les biens acquis avant ET pendant le mariage sont propriétés individuelles (possibilité d’indivision).
La participation aux acquêts
Régime hybride. Pendant le mariage, séparation de biens et les règles de la communauté en cas de divorce ou décès.
La communauté universelle
Tous les biens sont mis en commun.
Lors du mariage, les époux peuvent vouloir organiser leur régime matrimonial à travers les avantages matrimoniaux, notamment par le biais du contrat de mariage. Plusieurs aménagements sont possibles à condition de respecter la loi, l’ordre public, les droits et devoirs résultant du mariage, les règles de l’autorité parentale.
Les avantages matrimoniaux n’existent qu’au sein d’un régime communautaire. L’avantage matrimonial est constitué par l’enrichissement d’un époux grâce au régime matrimonial conventionnellement adopté par rapport à la situation qui aurait été la sienne dans le régime légal.
Grâce au contrat de mariage conclu entre les époux, ils peuvent s’écarter du droit successoral. En cas de décès du conjoint, le notaire regardera d’abord si des dispositions ont été prévues dans le contrat de mariage en matière de répartition du patrimoine.
LES FORMALITES :
DES CLAUSES PERSONNALISEES peuvent être insérées dans le contrat de mariage.
On peut citer à titre d’exemples les clauses suivantes, qui jouent au moment de la liquidation et du partage entre les époux, notamment en cas de décès :
Finalement, le régime matrimonial n’est pas figé, il est possible de l’aménager ou de la changer tout au long de sa vie de couple. Le changement doit rester conforme à l’intérêt de la famille et exprimer un accord mutuel des époux.
En principe, l’option pour la communauté universelle s’opère par un changement de régime matrimonial. Les époux optent rarement pour ce régime dès le début de la vie de couple.
QUAND ?
Depuis la loi du 23 mars 2019, le changement peut se faire à tout moment (et non plus 2 ans de mariage).
COMMENT ?
Pour changer son régime matrimonial, il convient de s’adresser à son notaire.
Le notaire informera les enfants majeurs et les créanciers.
Les enfants majeurs et les créanciers auront 3 mois pour former opposition au changement de régime envisagé.
En présence d’enfants mineurs, le notaire devra vérifier que le changement de régime matrimonial ne compromet pas leurs intérêts patrimoniaux. A défaut, le notaire saisira le juge, qui autorisera ou non la modification.
Adopter le régime matrimonial de la communauté universelle permet de protéger au mieux le conjoint : ça consiste à intégrer dans la masse commune, tous les biens détenus avant le mariage ou reçus en cours de mariage par donation/héritage, sachant qu’il n’y aura pas de droit de succession à régler.
L’adoption d’une communauté universelle par des époux inégalement fortunés constitue un avantage matrimonial.
Pour une déclinaison extrême du partage de communauté et accroître encore plus la protection, la communauté universelle s’accompagne le plus souvent d’une clause d’attribution intégrale de la communauté au profit du conjoint survivant : le bénéficiaire reçoit tout le patrimoine de l’époux décédé. Elle est très avantageuse pour le conjoint survivant puisqu’elle lui évite de venir en concours avec les autres héritiers, lui assure le maintien de son train de vie, et lui permet de recevoir l’intégralité du patrimoine des époux et pas uniquement sa part successorale.
L’association « communauté universelle ET clause d’attribution intégrale » est souvent à éviter pour les couples qui ont des enfants, du moins lorsqu’ils n’ont pas pris des dispositions pour les protéger en amont.
A l’égard des enfants communs : Au décès du premier parent, les enfants recevront une succession limitée, voire nulle. Ils peuvent être privés de tout héritage si le parent survivant dilapide le patrimoine commun ou se remarie et transfère les biens à son nouveau conjoint.
Fiscalement, l’héritage risque de coûter beaucoup plus cher aux enfants ; ils perdent les abattements (100.000 €) dont ils auraient dû bénéficier lors de la première succession.
A l’égard des enfants non communs (nés d’une précédente union), ils n’hériteront pas de leur beau parent. Cependant, la loi leur permet de réclamer leur part de réserve au décès de leur parent par le biais de l’action en retranchement.
L’action en retranchement est une action en justice pouvant être engagée dans un contexte familial spécifique à l’occasion d’une succession. Les avantages matrimoniaux consentis entre époux sont alors traités comme des libéralités ne pouvant excéder la plus large quotité disponible permise entre époux : ¼ en pleine propriété et ¾ en usufruit.
Il y aura retranchement lorsque l’avantage excèdera cette quotité et portera donc atteinte à la réserve héréditaire des enfants non issus des deux époux.
Il est possible de renoncer de façon anticipée à cette action en retranchement.
Finalement, le mariage offre une protection accrue au conjoint survivant contrairement aux autres formes d’union. Outre le mariage, d’autres protections permettent d’assurer les intérêts du conjoint survivant, notamment par les règles successorales (A lire : « La protection du conjoint survivant par les règles successorales« ).
De nombreuses solutions existent pour protéger votre conjoint, contactez dès à présent l’association EDC afin que les juristes de l’univers Transmission & Patrimoine répondent à vos interrogations.
Fulya Gok – Juriste, univers Transmission & Patrimoine
Mis à jour le 05/10/2022
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