Avec la faillite de FTX, le monde des cryptomonnaies vacille. Des analystes parlent d’effet domino et évoquent des faillites en cascade. D’autres anticipent déjà la fin des cryptomonnaies. Vraisemblablement une régulation du secteur semble inéluctable.
Retour sur la chute vertigineuse de FTX et sur ses conséquences sur l’économie réelle.
Pour comprendre l’impact retentissant de cette faillite, il faut remonter aux origines de l’entreprise. FTX est une plateforme d’échanges de monnaies virtuelles créée en 2019 par Sam Bankman-Fried, surnommé le « roi des cryptomonnaies ». En à peine 3 ans, sa société est devenue l’une des plateformes les plus puissantes du marché, 2ème à l’échelle mondiale, valorisée 32 milliards de dollars.
Mais un simple article paru sur un site spécialisé est venu jeter le trouble sur le fonctionnement de FTX et sur sa fragilité financière. Quelques jours plus tard, son principal concurrent a essayé de la racheter, avant de se rétracter dès le lendemain suite à un audit sur la gestion de l’entreprise. Au même moment, des pirates informatiques se sont attaqués à la plateforme et ont réussi à dérober plus de 650 millions d’euros. De nombreux investisseurs ont alors souhaité récupérer leurs fonds mais face au manque de liquidités, FTX a décidé de bloquer les retraits, puis très vite a fini par se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
Un liquidateur a été nommé pour restructurer l’entreprise, et probablement procéder à sa liquidation. En effet, selon les premières estimations, la société ne disposerait que de 1,2 milliards de dollars de liquidités alors que les seuls 50 plus gros créanciers attendent déjà plus de 3 milliards de dollars et que FTX compte plus d’un million d’investisseurs.
FTX fait aujourd’hui l’objet d’une enquête de la Securities Exchange Commission (gendarme financier américain) et du département de la Justice à New York. Un recours collectif a par ailleurs été déposé en Floride contre la société et contre des célébrités pour tromperie. Les petits investisseurs devront certainement attendre avant de savoir s’ils pourront récupérer leurs fonds.
FTX était considérée comme l’une des plateformes de cryptomonnaies les plus fiables. Son emblématique patron était reconnu et respecté mais les soupçons de malversations et de détournements ont jeté le discrédit sur l’ensemble des cryptomonnaies. Leur cours s’effondre. Le Bitcoin, par exemple, a vu sa valeur baisser de plus de 25% depuis le début de l’affaire. De nombreux investisseurs (particuliers, fonds de pensions, entreprises, fonds d’investissements et même Etats) ayant misé sur les cryptomonnaies risquent de subir des pertes financières importantes.
Par ailleurs, la crise de confiance qui est l’origine de la chute de FTX pourrait s’étendre à d’autres plateformes de cryptomonnaies. Selon la presse spécialisée, de nombreux investisseurs ont déjà retiré leurs fonds pour réorienter leur investissement vers d’autres actifs. Certaines plateformes ou sous-traitants pourraient à leur tour déposer le bilan dans les mois à venir.
Les Etats, les banques centrales, les régulateurs financiers, les plateformes elles-mêmes, s’accordent à dire qu’une règlementation est nécessaire. En marge du G20 de Bali, une déclaration commune a été publiée : « Il convient d’établir un cadre international permettant de réguler le secteur sur la base du principe suivant : même activité (que la finance traditionnelle), même risque, même régulation ». La secrétaire américaine au Trésor a, elle, déclaré que « l’échec d’une cryptomonnaie aussi centrale, et les conséquences négatives qu’elle a eues pour les déposants et investisseurs, démontre la nécessité d’une surveillance renforcée du marché ». Le patron de la première plateforme de cryptomonnaie a indiqué pour sa part que « la situation est en train de devenir folle dans le secteur (…) nous avons besoin de régulation, il faut que ce soit fait correctement, il faut ce que ce soit fait de manière stable ».
A l’instar de la France, et bientôt de l’Union Européenne, des textes ont déjà été adoptés ici et là pour protéger les consommateurs mais seule une règlementation à l’échelle internationale permettra une meilleure régulation et plus de transparence des cryptomonnaies.
En France, depuis 2019 toute entreprise de cryptomonnaies doit s’enregistrer auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et obtenir un agrément de Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) pour fournir ses services sur le territoire. Ce statut de PSAN a été créé par la loi PACTE du 22 mai 2019. Le décret n°2019-1213 relatif aux prestataires de services sur actifs numériques est ensuite venu compléter les dispositions en définissant les PSAN de manière précise et en détaillant les conditions de l’enregistrement auprès de l’AMF. Le régime juridique des PSAN a aussi évolué avec l’adoption de l’ordonnance n°2020-1544 du 9 décembre 2020, renforçant le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT), complétée par le décret n°2021-387 du 2 avril 2021.
Dans l’UE, le règlement européen sur les marchés de cryptoactifs dit MiCA (Markets in Crypto-Assets) qui vise à encadrer les cryptomonnaies est en cours d’adoption par les Etats membres. Le règlement prévoit un agrément obligatoire pour les prestataires de services sur cryptoactifs (PSCA) dont les exigences sont proches de l’agrément français. Les prestataires qui seront agréés pourront fournir leurs services dans tous les pays de l’UE. Le règlement MiCA aura vocation à remplacer les cadres nationaux mis en place jusqu’ici par certains Etats membres.
Pour aller plus loin : https://www.publicsenat.fr/article/societe/cryptomonnaie-apres-la-chute-de-l-empire-ftx-quelle-regulation-pour-la-monnaie
Florent Emonin – Service Banque & Assurances
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